L'ENREGISTREMENT
LES MICROPHONES
Le micro universel n’existe pas et le preneur de son sait choisir son micro en fonction de l’usage. Un micro est l’inverse d’un haut parleur : il capte une onde sonore pour le transformer en énergie électrique. Pour cette conversion il existe plusieurs technologie de microphone :
DYNAMIQUES
- Avantages : robustesse, capacité à encaisser des volumes élevés.
- Inconvénients : manque de précision.
Exemple : Shure SM 58
STATIQUES OU A CONDENSATEUR
- Avantages : précision, bande passante dynamique.
- Inconvénients : très sensible, aigus parfois agressifs.
Exemple : Neumann KM 184
A RUBAN
- Avantages : son chaleureux, naturel et doux.
- Inconvénients : très fragiles, prix élevés, peu de directivité, peu de gain.
Exemple : Beyerdynamic M 160
LA DIRECTIVITÉ
Les micros, outre leur type, peuvent avoir des directivités différentes. Il y en a trois principales à retenir.
CARDIOÏDE
Le micro cardioïde est celui qui nous servira probablement le plus souvent. Il capte le son principalement face à la capsule.
HYPERCARDIOÏDE
L’hypercardioïde est une variante du micro cardioïde mais encore plus directif, il est encore moins sensible aux sons hors axe. Peut être utile pour isoler une source sonore.
OMNIDIRECTIONNEL
le micro omnidirectionnel va capter de manière égale le son à 360 degrés autour de la capsule.
Autres : hydrophone, microcontact, micro à ruban etc
Chaque micro capte les ondes sonores de manière différente. Le preneur de son doit choisir le bon micro en fonction de chaque scène
L’ENREGISTREUR
Depuis l’avènement du numérique, on a de multiples choix pour enregistrer du son : ordinateur, téléphone, tablette, appareil photo, caméra… Toutefois, pour un rendu professionnel, il faut utiliser un enregistreur professionnel. Il en existe plusieurs sortes plus ou moins sophistiquées. Les qualités recherchées sont :
- La qualité du ou des microphones, s’il y en a. Certains enregistreurs ne sont pas munis de microphone, il faut en brancher un. D’autres en possèdent généralement deux, positionnés de manières à obtenir une prise stéréo. De plus on trouve souvent des entrées jack ou XLR supplémentaires pour ajouter d’autres micros ou remplacer ceux d’origine. Certains appareils permettent d’enregistrer 4 pistes en simultané, voire plus.
- La qualité des convertisseurs. Le son étant une donnée analogique par essence, l’appareil est muni d’un convertisseur AN (analogique-numérique) (an anglais : AD ou analog-digital) qui transforme le signal analogique en données numériques (des 0 et des 1). La qualité de fabrication de ces convertisseurs a un impact direct sur la qualité de la prise de son.
- Le choix parmi différents taux d’échantillonnage et de quantification.
Zoom H5
Tascam DR-40X
Sound Devices MixPre-6 II
PRISE DE SON STEREOPHONIQUE
Il est fréquent d’utiliser la prise de son stéréo pour donner une sensation de largeur, d’espace et de spatialisation. L’enregistrement de signaux différents pour les canaux stéréo gauche et droit agit comme l’utilisation de nos deux oreilles.
Le couple XY
Très simple à mettre en place, et sans doute la plus utilisée, la technique de prise de son stéréo en XY est idéale pour les captations de proximité, et délivre une image stéréo claire, relativement serrée, avec un minimum de problèmes de phase.
les capsules des microphones doivent être placées à proximité et normalement légèrement au-dessus l’une de l’autre, avec un angle à 90°.
Augmenter l’angle élargira l’image stéréo, mais un angle trop exagéré induira plus de problème de phase.
Le couple ORTF
La technique de l’ORTF a été créée en France au début des années 1960 par Radio France.
L’ORTF est très utilisée en raison du son stéréo réaliste que cette technique permet d’obtenir, considérée comme similaire à la façon dont l’oreille humaine perçoit le son.
Cette méthode d’enregistrement donne une image stéréo plus large que la stéréo XY, sans omettre complètement les informations centrales.
Cette configuration utilise deux microphones cardioïdes de premier ordre espacés de 17 cm et orientés à 110°.
Il existe une multitude d’autres techniques comme le montage AB, DIN, NOS ou le stéréo MS pour les plus connus. Chacun donnera des résultats différents avec ses avantages et inconvénients.
Malgré le fait que ces montages garantissent des résultats efficaces, on peut et on doit s’adapter à chaque situation. Tout adaptation de ces montages est la bienvenue mais il faut garder à l’esprit que l’équilibre stéréophonique est fragile et qu’il faudra s’assurer de la bonne restitution de son montage avant tournage.
La prise stéréophonique garantie une sensation réaliste très importante, mais si l’image stéréophonique est déséquilibrée, celle-ci acceptera très peu de correction en post production. La sensation ne sera plus naturelle est des problèmes de phase et d’artéfacts peuvent intervenir et ce sans possibilité de marche arrière.
LA SÉANCE D’ENREGISTREMENT
Une prise de son, que cela soit pour du bruitage ou une captation de voix lors d’un tournage, ne s’improvise pas. Cela demande une grande capacité d’anticipation. Avoir tout le matériel utile avec soi pour la prise est une nécessité et demande de réunir certaines informations
primordiales au bon déroulement du projet le Jour-J.
Pour chaque plan :
– Combien y’aura-t-il de sources à enregistrer ?
– Faudra-t-il un enregistrement en mono ou en stéréo ?
– Est-ce qu’il faudra enregistrer avec une perche ou via des micros cravate (ou les 2)?
– Dans quel(s) lieu(x) se déroulera le tournage?
– Faudra-t-il être mobile ou la scène sera-t-elle filmée en plan fixe?
Les réponses à ces questions vous permettront de préparer correctement votre paquetage
sans oublier quoi que ce soit, ni transporter de choses totalement superflues. Car quand on
doit être très mobile, avoir un sac le plus léger possible est un plus.
Avant tournage :
- Inventaire et test du matériel (enregistreurs, micros, câbles)
- Vérification des batteries
- Plan du tournage et contacts
Pour l'exercice
Avant toute chose, réfléchir à l’intention.
Etablir une liste exhaustive et détaillée des sons à enregistrer en rapport avec le projet.
Constitution des équipes :
- un·e technicien-ne de son, qui va gérer l’enregistrement.
- un-e manipulatreur-rice qui va manipuler les objets en cas de prise de son de son brut.
- un·e preneur·euse , qui va capter les sons.
- un·e réalisateur·trice, qui va gérer les prises et prendre des notes.
Technicien-ne
Cette personne est en charge de la partie technique. Elle sera donc aux commandes de l’enregistreur.
Avant la prise de son, régler le volume d’entrée de l’enregistreur. Regarder le vu-mêtre pendant les essais : la crête doit se situer autour des -12 dB. Si le son sature même avec un volume bas, éloigner le microphone.
Lorsque le mot « moteur » est prononcé, s’assurer que le silence est respecté, puis lancer l’enregistrement et répondre : « ça tourne » et lire le nom du fichier affiché sur l’enregistreur (ex: STE-003). Attendre que le mot « coupez » soit prononcé pour arrêter l’enregistrement.
Porter un casque et s’assurer de la bonne qualité de prise de son. Il est possible à tout moment de réécouter les prises : en cas de doute sur la qualité, ne pas hésiter à réécouter la dernière prise et, au besoin, réclamer qu’une deuxième prise soit faite.
A la fin de chaque prise, le·la preneur·euse de son doit transmettre au réalisateur·trice le nom du fichier qui vient d’être créé, affiché sur l’écran de l’enregistreur.
Manipulateur-rice
Cette personne à la responsabilité de la manipulation.
S’il s’agit de sons bruts (tout sauf dialogue), son rôle sera de créer les sons en direct en marchant, tapant, actionnant de objets, avec la voix, etc…
Quand le mot « action » est prononcé, attendre 2-3 secondes puis exécuter l’action sans hésiter, avec un volume raisonnable.
Une fois le son réalisé, rester immobile et respecter encore le silence pendant 2-3 secondes, jusqu’à entendre « coupez ».
Preneur-euse de son
Cette personne à la responsabilité de la captation. Elle manipule le ou les microphones en s’assurant de leur bon positionnement en fonction des particularités de l’environnement et de la scène.
C’est le perchiste sur le tournage.
Porter un casque et s’assurer de la bonne qualité de prise de son.
Réalisateur·trice
Cette personne est responsable du bon déroulement de l’enregistrement et de l’organisation des prises.
Comme sur un tournage, son rôle sera :
- d’imposer le silence avant les prises,
- dire «moteur» pour lancer l’enregistrement. Le·la preneur·euse de son lance l’enregistrement, répond « ça tourne », et lit le nom du fichier.
- éventuellement dire « action ».
- lorsque l’action est effectuée, attendre 2-3 secondes de silence, puis dire « coupez » pour indiquer la fin de la prise.
- dans un carnet, noter le nom du fichier, et un descriptif. Si plusieurs essai du même son ont été enregistrés, les numéroter et éventuellement préciser quelle prise est la bonne. Exemple : « STE-005 : bruit de pas, bottes sur moquette, prise 2 ».
Pour résumer :
- D’abord, on règle l’appareil : d’abord, le format souhaté (ici, stéréo, 48000 Hz, 24 bit). Puis on définit le volume d’entrée à un niveau raisonnable. Ceci se fait avec un casque sur les oreilles, mais surtout en observant le vu-mêtre (max autour des -12 dB). On ne le modifiera que si nécessaire, par exemple pour un son très fort ou très faible. Enfin, le·la preneur·euse de son s’équipe d’un casque et règle son volume de sortie, c’est à dire le volume d’écoute au casque.
- Le preneur·euse de son son et réalisateur·trice imposent le silence.
- Réal : « Moteur ! »
- Preneur·euse de son : si le silence est respecté, iel démarre l’appareil et annonce « ça tourne !«
- Optionnel : Réal dit « Action ! »
- Après 2-3 secondes de silence, le·la manipulateur·trice effectue l’action pour créer le son.
- On attend encore 2-3 secondes dans le silence.
- Réal : « Coupez !«
- Le·la preneur·euse de son lit à voix haute le nom du fichier créé.
- Le·la réal. prend note et décrit le son sur un papier/carnet.
Il est important de respecter les quelques secondes de silence avant et après une prise pour faciliter l’édition et le nettoyage plus tard.
Il est primordiale de faire un son seul d’une minute sur le plateau après tournage. Ce son est une garantie de pouvoir nettoyer les prises des sons parasytes si besoin et d’assurer tous les raccords de scène au moment du montage.
Une fois la séance d’enregistrement terminée, vider la carte SD sur un serveur de l’école.
Nettoyer les fichiers sur Adobe Audition, en mode forme d’onde :
- Réajuster le volume si nécessaire (normaliser à -1 dB)
- Supprimer les silences en début et en fin de son.
- Ajouter des petits fade in et out pour supprimer tout pop ou crack éventuel.
- Exporter au bon format et nommer sa piste selon la nomenclature.
Cette étape doit se faire rapidement et sans trop chercher la perfection. Les nettoyages et ajustements definitifs se feront au moment de monter ces sons pour un projet donné.
Nommez vos fichiers selon cette nomenclature :
Nom_Name_Descriptif (texture/mode de jeu/émotion/etc..)_Date(JJMMAAAA)
- Vérifier l’orthographe
- Ne pas utiliser de numéros (bruit de pas 1, bruit de pas 2…), mais décrire plus précisément le son (bruit de pas carrelage, bottes sur sable dur…)
- Éviter les mots « faibles » et vagues : objet, bruit, plusieurs, fort, faible, court, long… Utiliser de termes plus précis, consulter un dictionnaire des synonymes si besoin.
Un nom de fichier peut être long si besoin.
Renommer correctement facilite la recherche par mots clés, mais aussi évite de devoir écouter les sons un par un. Un nom parfait doit évoquer au mieux le son.